Le projet de recherche FloweRS, porté par Sylvain Glémin (CNRS, ECOBIO) - en partenariat avec ISEM UMR 5554 (Montpellier) et LBBE UMR 5558 (Lyon) - a été retenu par l’ANR dans le cadre de l'appel à projets 2023.
Les Angiospermes (plantes à fleurs) sont le groupe de plantes qui contient la plus grande majorité d’espèces aujourd’hui. L’origine de cette étonnante diversité reste une question encore non résolue. Au-delà de la diversité des structures florales, les Angiospermes présentent également une diversité exceptionnelle de systèmes de reproduction, aussi bien dans la répartition des sexes entre et au sein des individus (de l’hermaphrodisme à la dioécie= sexes séparés) que dans les systèmes de croisement (de l’allofécondation stricte à l’autofécondation). Ces systèmes de reproduction, en combinaison avec d’autres traits, jouent sans doute un rôle important dans la diversification des Angiospermes mais d’une façon qui reste à élucider. Grace aux méthodes comparatives modernes des traits affectant la diversification (= speciation – extinction) ont été identifiés mais très peu semblent avoir un effet consistant entre lignées et à différentes échelles d’espace et de temps.
Notre hypothèse de travail est que les traits ont souvent des effets conflictuels sur la diversification à différentes échelles géographiques ou temporelles, dus aux contextes écologiques ou aux corrélations entre traits aux effets opposés. Pour traiter cette question difficile nous proposons une approche intégrative originale pour identifier si des combinaisons de traits pourraient expliquer le succès écologique et évolutif à différentes échelles d’espace et de temps. Le projet s’appuie sur le développement d’une base de données originale de traits floraux et reproducteurs combinée avec des données écologiques, génomique et phylogénétique. L’ensemble des traits sera analysé par des approches de statistiques multivariées pour caractériser les associations de traits formant des stratégies reproductives. A l’aide de statistiques génomiques nous évaluerons le potentiel adaptatif des différentes stratégies et à l’aide d’index écologiques et biogéographiques nous testerons si certaines stratégies ont plus de succès que d’autres en fonction des échelles géographiques et des conditions environnementales. Enfin, par des analyses macro-évolutives nous testerons l’effet des stratégies sur la diversification en intégrant les contextes biogéographiques, écologiques et génomiques.
Anderson, B., Pannell, Billiard, S., Burgarella, C., de Boer, H., Dufay, Mathilde, Helmstetter, A.J., Mendez,Marcos, Otto, S.P., Roze, D., Sauquet, H., Schoen,Daniel, Schönenberger, J., Käfer, J., Glémin, S., 2023. Opposing effects of plant traits on diversification. iScience 26:106362.