Le projet PANORAMA, « EuroPean trAining NetwOrk on Rare eArth elements environMental trAnsfer: from rock to human » coordonné par Mélanie Davranche (Professeure) et Aline Dia (DR CNRS), a été retenu pour financement. Ce projet est un réseau de formation et de recherche (Innovative Training Networks - ITN), projets collaboratifs des actions Marie Sklodowska Curie du Programme cadre européen Horizon 2020. Le consortium PANORAMA réunit 18 partenaires (9 bénéficiaires et 9 organisations partenaires) dans 7 pays européens, et formera 15 doctorants à travers un plan de formation co-construit avec tous les partenaires du projet. Le budget total avoisine les 3,9 millions d’euros.
Les terres rares (Rare Earth Elements = REE) sont essentielles à un large éventail de technologies de pointe en raison de leurs propriétés uniques. Les terres rares sont un groupe de 14 éléments chimiques aux propriétés voisines ((lanthane, cérium, praséodyme, néodyme, prométhium, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, et lutécium). Contrairement à ce que suggère leur dénomination, ces métaux sont assez répandus dans la croûte terrestre (continentale ou fonds océaniques), bien que les gisements effectivement exploités soient essentiellement localisés en Chine (celle-ci assure à elle seule 95% de la production mondiale ; ce qui confère à Pékin un quasi-monopole). Du point de vue économique, les terres rares sont désormais des matières premières stratégiques car elles sont utilisées pour la fabrication de matériaux de haute technologie : batteries de voitures électriques et hybrides, LED, puces de smartphone, écrans d'ordinateurs, panneaux photovoltaïques, éoliennes, etc. L'industrie de la défense et le domaine spatial ont également recours aux REE pour la fabrication de capteurs, de radars, sonars, etc. Il est donc à l’heure actuelle impossible de s’en passer ! L'accès à ses ressources est donc stratégique pour l'Europe qui souhaite développer et garantir l’accès à ces ressources incontournables. Mais, l'extraction et le raffinage des terres rares polluent et produisent des déchets toxiques…
Plusieurs projets de recherche et industriels ont donc ainsi été consacrés récemment à l'identification de ressources géologiques (stocks potentiels) de REE sur le continent européen ou la mise au point de processus d’extraction plus vertueux et éco-responsables. Cependant, bien que des perturbations dans certains cycles biogéochimiques liées aux terres rares aient d’ores et déjà été mises en évidence, le risque environnemental inhérent à l'exploitation des REE et leur dissémination n'a jusqu'à présent pas fait l'objet d'étude d'impact approfondie.
Dans ce contexte à la fois économique, scientifique et sociétal, des recherches interdisciplinaires sont donc nécessaires pour évaluer la présence, le comportement et le devenir des REE dans l'environnement, non seulement quant à leurs effets respectifs sur les écosystèmes (sols, eaux et biota), mais également sur l’homme.
Le projet PANORAMA est donc un projet multidisciplinaire et interdisciplinaire unique en son genre qui vise : à étudier l'ensemble du comportement environnemental des terres rares, c’est-à-dire leur spéciation, leur transfert et leur biodisponibilité de leurs sources vers les différents compartiments environnementaux et leurs effets associés sur la santé environnementale.
Pour la première fois, PANORAMA rassemblera des compétences de (géo)chimistes, (hydro)géologues et (éco)toxicologues, travaillant au sein d’un consortium constitué de 14 universités partenaires et 4 partenaires privés afin de former 15 doctorants. Le projet combinera formation et outils de recherche de pointe grâce à des approches couplant terrain/analyse/expérimentation/modélisation. Le partenariat étroit de membres des secteurs académique et non académique au sein du consortium donnera aux doctorants une chance unique de développer un large éventail de compétences aussi bien en recherche fondamentale qu’en compétences transverses. L'accent sera également mis sur le transfert et la valorisation des connaissances/compétences acquises (par exemple : intégrité de la recherche, communication et diffusion, développement de carrière et technologie innovante etc.), leur conférant un panel de compétences inégalé leur donnant un atout essentiel dans le développement de leur projet professionnel. L’objectif de formation de ce projet est de leur fournir tous les éléments leur permettant d’obtenir des emplois pérennes dans les secteurs universitaire, industriel, commercial ou politique, le tout dans un cadre collaboratif intersectoriel européen de haut niveau.
Outre la qualité scientifique de l’équipe scientifique rennaise, ce succès à cet appel d’offre européen hyper sélectif est aussi la résultante du soutien déterminant de la Plateforme Projets Européens (2PE) Bretagne, qui depuis 2013, accompagne et valorise la participation de la communauté académique bretonne aux programmes-cadres européens dédiés à la recherche et l'innovation, notamment dans le cadre Horizon 2020. Depuis juin 2018, Claire Bajou, ingénieure projets en charge du secteur 'Sciences de la Vie et de la Terre' sur le site de Rennes, est présente dans les locaux de l'OSUR tous les mardis (301, bât. 14B) et jeudi matin (228, bât. 14A). Cet accompagnement personnalisé pour l’OSUR a permis le succès en 2019 d’un autre projet ITN S2S-Future (aussi porté par Géosciences Rennes) Ce succès est d’autant plus admirable que ces appels sont extrêmement compétitifs avec un taux de réussite d’environ 7,5%. Au regard de ce résultat exceptionnel, on ne peut donc que se réjouir de cette collaboration étroite, source de succès européens !