2 projets mais un point en commun : l'adaptation au changement climatique !
Un Laboratoire International Associé (LIA), aussi appelé "laboratoire sans murs", est l'un des cinq programmes développés par le CNRS pour donner une visibilité institutionnelle à la coopération stratégique de l’organisme :
- Projet de Recherche Conjoint (PRC),
- Réseau de Recherche International (IRN)
- Unité Mixte Internationale (UMI)
- Projet International de Coopération Scientifique (PICS)
- Laboratoire International Associé (LIA).
Les partenaires peuvent mettre en commun leurs ressources humaines et matérielles pour mener à bien un projet de recherche pendant une période de 5 ans (avec l’année de préfiguration), renouvelable une fois pour 4 ans.
Projet AntarctPlantAdapt
Françoise Hennion (ECOBIO, CNRS, Université de Rennes 1) et Peter Lockhart de l'Université de Massey (NZ) ont signé en novembre 2018 un accord pour officialiser le premier "laboratoire sans murs", entre la Nouvelle-Zélande et la France (NB : Le LIA est rédigé et déposé par le porteur français ; la convention internationale en est en cours de finalisation et de signature).
Au cours des quatre années 2018-2021, les deux groupes de recherche étudieront l'adaptation au changement climatique des plantes subantarctiques et alpines du sud de la Nouvelle-Zélande. Il s'agit d'un jalon important pour les collaborations scientifiques, car un tel niveau de coopération structurelle n'avait jamais été atteint entre les deux pays.
« Les îles subantarctiques et les régions alpines de Nouvelle-Zélande ont des climats froids et comportent peu d’espèces. De ces faits, ces deux régions sont très exposées aux impacts des changements climatiques. Elles constituent ainsi des postes avancés pour comprendre les impacts de ces changements sur les espèces. Comprendre la capacité des espèces à répondre à court terme et s’adapter au long terme à ces changements est crucial : pour la mise en place de mesures de conservation non seulement pour ces espèces mais bien au-delà, pour les espèces végétales vivant dans de nombreux autres environnements affectés. Notre programme combinera différentes études pour examiner les origines et l’évolution des flores et de modèles de plantes subantarctiques et alpines de Nouvelle-Zélande ainsi que le potentiel des espèces contemporaines à s'adapter aux changements climatiques actuels et futurs. Nous développons une recherche interdisciplinaire impliquant la phylogénie, de nouvelles méthodes de calcul, la transcriptomique, la métabolomique, la cytogénétique, et des analyses de la variation des traits le long de gradients abiotiques et biotiques.» Françoise Hennion, chercheur au CNRS à ECOBIO (Rennes, France).
Françoise Hennion est chercheure à ECOBIO au sein de l’équipe « Evolution, Structure, et Dynamique de la Diversité ». En tant qu'écologiste de l'évolution des plantes, elle étudie le potentiel des espèces végétales à répondre au changement climatique. Sa carrière est centrée sur la flore subantarctique (îles Kerguelen françaises notamment) dont elle a notamment étudié les adaptations écophysiologiques et développe depuis plusieurs années des travaux collaboratifs en phylogénie, biogéographie et génétique à travers le programme PlantEvol de l’IPEV.
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Scientific milestone for New Zealand and France: Launch of the first joint “laboratory without walls”
La biodiversité végétale dans les Iles Subantarctiques : évolution, passée et future, dans les environnements changeants
Françoise Hennion sur le terrain aux îles Kerguelen
Projet VinAdapt
Créé en 2019, le projet VinAdapt mené par des scientifiques de l'Université de Canterbury (NZ) et l'UMR6554 LETG-Rennes (CNRS, université Rennes 2) avec à sa tête Hervé Quénol, va développer des scénarios d'adaptation des agrosystèmes, et en particulier de la viticulture, aux changements climatiques.
Ce partenariat formel est le deuxième " laboratoire sans murs ", i.e. un LIA, jamais lancé entre la Nouvelle-Zélande et la France, permettant la mise en commun des ressources humaines et matérielles et représentant une reconnaissance formelle d'une collaboration scientifique d'excellence de longue date.
Le titre complet du projet est "Scénarios à haute résolution pour l'adaptation des agrosystèmes au changement climatique : application à la viticulture". Ce projet international implique des géographes, climatologues, agronomes et professionnels du vin pour développer des scénarios d'adaptation au changement climatique à l'échelle du vignoble.
Les possibilités d'adaptation au changement climatique à moyen et long terme seront évaluées en combinant des simulations du climat futur à petite échelle avec des modèles de culture de la vigne et des pratiques culturales des viticulteurs. Cette méthodologie, basée sur la mesure et la modélisation agro-climatiques et développée spécifiquement pour la viticulture, sera applicable à d'autres agrosystèmes.
Les scénarios seront construits et appliqués dans les régions viticoles françaises et néo-zélandaises.
Hervé Quénol est directeur de recherche au LETG-Rennes et actuellement, en mission longue-durée en tant que chercheur invité à l'Université de Canterbury. En tant que géographe-climatologue, ses recherches portent sur les interactions entre le climat et les activités anthropiques, et plus particulièrement dans le secteur viticole.Il dirige en outre le projet européen Environnement-LIFE intitulé ADVICLIM "ADaptation de la VIticulture au changement climatique" : Observations à haute résolution de scénarios d'adaptation pour la viticulture" (2014-2019).
Vignoble de la région de Marlborough (Nouvelle-Zélande)