Science citoyenne et stations biologiques de terrain : la station biologique de Paimpont a une ambition internationale !

Soumis par Alain-Herve Le Gall le ven 15/03/2019 - 20:42
Projet BFS3 : vers une opportunité pour les citoyens de participer à la recherche sur les changements globaux pour la société

Dans le cadre d’un appel à projet européen H2020-SwafS sur les sciences citoyennes, des chercheurs d'ECOBIO (Daniel Cluzeau et Annegret Nicolai) associés à la Station Biologique de Paimpont ont décidé de candidater avec un projet intitulé "Biological Field Station Science for Society (Acronyme : BFS3). Cette candidature se compose de plusieurs pays européens et internationaux. Afin de co-rédiger de façon optimale cet appel à projet, un workshop de 2 jours a eu lieu à la Station Biologique de Paimpont les 6 et 7 février 2019. Ces deux jours d’ateliers ont été riches en idées et en discussions et ont permis de définir la structure et les différents “work-packages” nécessaires à la réussite d’un tel projet d’envergure.

Ce workshop a été possible grâce à un financement “Boost” de la Région Bretagne. Ce financement permet de préparer dans les meilleures conditions une candidature H2020. Enfin, cette candidature H2020 est montée en étroite collaboration avec Claire Bajou ingénieure projet de la plateforme 2PE - Plateforme projet Européens. La candidature est déposée le 2 avril.
 

 

BFS3 Peoples

de gauche à droite :
Hugues Sansregret (biologiste et directeur de la Forêt Montmorency), Xim Cerda (chercheur en écologie et directeur de la Station de Donana), Alexandra Langlais (chercheuse en droit de l'environnement à l'IODE - CNRS UR1), Caroline Cieslik (photographe et enseignante à Ecole Européenne Supérieure d'Art de Bretagne - Rennes), Freerk Molleman (chercheur en écologie Adam Mickiewicz University), Romain Julliard (chercheur en écologie au MNHN), Annegret Nicolai (chercheuse en socio-ecosystèmes, Agrocampus Ouest / ECOBIO UR1), Olivier Norvez (médiateur scientifique à la Station Biologique de Paimpont), Mariusz Pelechaty (chercheur en écologie et directeur de la Station de Jeziory), Claire Bajou (ingénieure projet pour la Plateforme 2PE)



 

 

Résumé scientifique du projet

Face aux changements globaux, l'accès à la science est indispensable pour les décideurs politiques, mais également pour le grand public afin de s'assurer de son appui. En faisant participer les citoyens à la recherche sur le changement planétaire grâce à la science participative, le grand public et les acteurs territoriaux acquièrent une connaissance plus approfondie de la science.

Les Stations Biologiques de Terrain (BFS - Biological Field Station) jouent un rôle important en veillant à ce que la science citoyenne soit solide et efficace, à ce que le citoyen puisse prendre part aux décisions en sciences et à ce que les résultats soient traduits en politique.

L’objectif du projet BFS3 est de développer et d’expérimenter un cadre de travail pour un réseau de BFS en Europe pour mettre en œuvre une science participative efficace (de la conception aux résultats en passant par l’analyse de la méthodologie) ayant des impacts sur la science, le citoyen et la société. Pour atteindre cet objectif, le consortium est piloté par la Station Biologique de Paimpont - Université de Rennes 1, qui développe depuis plusieurs années une expertise en médiation scientifique et en pilotage de projets faisant appels aux sciences participatives (BioBlitzObservatoire Participatif des Vers de Terre, projet communal d’inventaire de biodiversité sur la Communauté de communes de Brocéliande, etc.).

Ce consortium de recherche se compose de :
● 4 Station de terrain en Europe (Station Biologique de Paimpont en France, Station de Jeziory en Pologne, Station de Doñana en Espagne, et la Station de l'Université d'Hasselt en Belgique
● 1 Station de terrain en Amérique du Nord (la Forêt Montmorency, Canada)
● de chercheurs de plusieurs laboratoires (CNRS, Muséum National d’Histoire Naturelle - Vigie nature, Université de Goettingen, Université de Rennes 1 et Rennes 2, Université A&M du Texas, Université d'Etat du Colorado, Université Laval, Université de Grenada, Système mondial d'information sur la Biodiversité - GBIF)
● et d’acteurs territoriaux dans chaque pays (parcs nationaux, collectivités, associations)



Focus sur 4 stations emblématiques du réseau international
 

BFS3 Montmorency
Au Canada (Québec) : la Forêt Montmorency, c'est l'Université Laval en pleine nature ! Couvrant une superficie de 412 km2, elle est la plus grande forêt d'enseignement et de recherche au monde. C'est plus de 50 ans de recherche et d'expérience pour continuellement améliorer les pratiques d'aménagement durable de la forêt. Le grand public peut aussi y pratiquer des activités de plein air et dormir dans le pavillon principal ou les chalets situés au cœur de la forêt.

 

BFS3 Jeziory
En Pologne : dans la station Jeziory, un certain nombre de travaux sont basés dans le parc national de Wielkopolski, principalement dans le bassin versant du lac Górecki. Des travaux de recherche dans le domaine des sciences biologiques, chimiques, géographiques et géologiques portent entre autres sur le changement de l’écosystème aquatique. Les activités éducatives concernent les étudiants mais aussi les écoles secondaires dans le cadre du programme européen POWER.

 

BFS3 Donana
En Espagne : la station biologique de Doñana fait partie du réseau des LTER en Europe. La mission fondamentale est de mener des recherches multidisciplinaires du plus haut niveau afin de comprendre, d’un point de vue évolutif, la manière dont la biodiversité est générée, maintenue et détériorée, ainsi que les conséquences de sa disparition et les possibilités de sa conservation. Le transfert de ce savoir vers la société est également au centre des activités de cette station dans la Reserve de Doñana.



BFS3 Hasselt
En Belgique, la Station de terrain de l'Université d'Hasselt est un centre de recherche situé dans le parc national Hoge Kempen afin d’effectuer des recherches sur les problèmes liés au changement climatique et à la biodiversité. Les principaux objectifs du centre de recherche sur le terrain sont les suivants :
- permettre à la recherche internationale de bénéficier et d'accroître la connaissance sur la biodiversité, qu'elle soit directement liée à la biologie, à la géographie, au droit de l'environnement, à la géologie, à l'écologie du paysage ou à la gestion de l'environnement,…
- permettre et faciliter l'échange d'expertise et d'expérience en matière de biodiversité, de conservation et de gestion de la nature
- fournir et proposer des modules pour les excursions et la formation des étudiants dans l'enseignement supérieur dans plusieurs disciplines




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